C’est à partir du tournant du XIXè siècle que le gréement de sloup voit le jour au sein des flottilles de pêche bretonnes ; il supplante en quelques décennies celui des chaloupes à voiles au tiers. Les communautés maritimes du pourtour de la rade de Brest n’échappent pas à cette évolution et les pêcheurs de coquilles saint jacques de la presqu’île de Plougastel adoptent le nouveau gréement. Les chantiers s’adaptent à la demande et, à partir des années 1920, ils construisent des sloups à tableau, larges et bien défendus de l’avant, avec une quille en forte différence qui offre un plan de dérive conséquent. Une surface de voilure importante, avec grand voile, flèche et trinquette, donne de la puissance et permet une meilleure manœuvrabilité au près. Autant de caractéristiques nécessaires à la pratique de la pêche à la drague. À partir du début des années 1950, la motorisation conduit au désarmement progressif des voiliers. Nombre d’entre-eux finiront leurs jours en haut des grèves, d’autres seront reconvertis à la plaisance. C’est le cas de l’Indomptable, construit en 1947 au chantier Stipon du Fret, en presqu’île de Crozon, pour le patron Jacques Peres. Il est motorisé en 1953 et poursuit son activité avec ce nouveau mode de propulsion jusqu’aux années 1970. Acquis par le cercle nautique de Moulin-Mer (29) en 1977, il bénéficie d’une importante restauration trois ans plus tard avant d’embarquer quantité de futurs plaisanciers jusqu’en 1998, date à laquelle il est abandonné. En 2011, l’Indomptable quitte la rade de Brest sur la remorque d’un camion pour rejoindre le pays d’Auray où son nouveau propriétaire à décidé de procéder à sa restauration. Le sloup retrouve son élément en 2013 et c’est dans les eaux de Bretagne sud qu’il poursuit désormais sa seconde vocation de voilier école.
En 1953 chantiers :